
La Région Afrique de la Fédération Internationale des Travailleuses et Travailleurs Sociaux (FITS) a conclu sa Conférence régionale 2025 à Dakar avec un appel renouvelé en faveur de systèmes de services sociaux plus solides, d’une protection accrue pour les groupes vulnérables et d’une collaboration régionale renforcée afin de promouvoir la cohésion sociale et le développement durable sur l’ensemble du continent.
Organisée à l’École Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS) du 26 au 30 novembre, la conférence a réuni plus de 200 participant·es du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, du Canada, de la Côte d’Ivoire, de la République démocratique du Congo, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée-Bissau, du Kenya, du Liberia, du Mali, du Maroc, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, du Togo, du Royaume-Uni, des États-Unis d’Amérique, de la Zambie et du Zimbabwe.
La conférence s’est ouverte par les mots de bienvenue d’Abib Ndiaye, Vice-Président de la FITS Afrique et Président de la FTSS Sénégal.
« L’avenir de l’Afrique dépend de la solidité de notre tissu social », a-t-il déclaré. « Les travailleur·ses sociaux·ales doivent rester au centre des interventions qui promeuvent la dignité, la justice et le développement humain. »
Le Président mondial de la FITS, Joachim Mumba, a également prononcé une allocution d’ouverture, saluant le leadership du continent :
« L’Afrique montre au monde que le travail social transformateur puise sa force dans l’expérience vécue, la résilience et la communauté. Les engagements pris ici constituent un modèle pour la pratique mondiale. »
Oluwatoni Adeleke, Président·e de la FITS Afrique, a présenté l’allocution d’ouverture présidentielle et, plus tard, le communiqué officiel.
« Cette conférence a réaffirmé notre volonté collective de protéger les personnes vulnérables, de renforcer les professionnel·les des services sociaux et de construire des communautés pacifiques et résilientes. Nos engagements orienteront la voix de l’Afrique lors de la Conférence mondiale de la FITS 2026 au Kenya. »
Le thème de la conférence, « Le travail social face aux défis de la cohésion sociale et du développement durable en Afrique : tendances actuelles et perspectives », a été présenté par le Dr Samba Corr Sarr, Chef de cabinet de la Ministre de la Santé et de l’Action sociale, représentant la Ministre. L’ouverture officielle a été réalisée par la représentante de la Ministre de la Famille, de l’Action sociale et de la Solidarité.
Au nom des partenaires du développement, M. Jacques Boyer, Représentant de l’UNICEF au Sénégal, a souligné :
« Les travailleur·ses sociaux·ales sont des artisan·es de la paix en première ligne. Leur travail est essentiel pour protéger les enfants, soutenir les familles et renforcer la résilience des communautés. L’UNICEF reste engagé à soutenir ce corps professionnel indispensable. »
Une session clé a été animée par Hugh Salmon de la Global Social Service Workforce Alliance, qui a insisté sur l’urgence d’investir dans les travailleur·ses sociaux·ales en Afrique :
« Une main-d’œuvre sociale forte et bien soutenue est la colonne vertébrale de tout système de protection fonctionnel. Sans elle, il ne peut y avoir de développement social durable. »
Les délégué·es ont approuvé un ensemble d’engagements régionaux majeurs, notamment :
1. Renforcer les capacités de la main-d’œuvre sociale• Plus de formations en gestion de cas et en réponse d’urgence
• Mise en place de systèmes de supervision pour les professionnel·les et auxiliaires
• Création de bourses doctorales et de programmes de mentorat pour les jeunes travailleur·ses sociaux·ales
• Développement de bourses en innovation et entrepreneuriat social
2. Faire progresser la recherche et les connaissances régionales
• Accroissement des recherches transnationales et du partage de données
• Élaboration de dossiers d’investissement pour le soutien gouvernemental
• Documentation et diffusion des bonnes pratiques
3. Professionnalisation et standardisation
• Plaidoyer renforcé pour la reconnaissance législative du travail social dans toute l’Afrique
• Promotion d’un curriculum continental harmonisé
• Définitions standardisées et normes déontologiques communes
4. Promouvoir l’inclusion des jeunes
Une attention particulière a été portée au rôle des adolescent·es dans l’élaboration des politiques.
Les délégué·es se sont engagé·es à garantir que leurs voix soient entendues et intégrées dans les programmes et l’action de plaidoyer en travail social.
5. Soutenir les étudiant·es en travail social
Anstance Fometu, Responsable électorale de la FITS Afrique, a souligné la nécessité de lever les barrières financières :
« Les étudiant·es en travail social représentent l’avenir de notre profession. Ils et elles ne doivent pas être exclu·es des conférences pour des raisons de coût. Nous nous engageons à leur réserver des places gratuites pour assurer leur pleine participation. »
6. Renforcer le plaidoyer et le leadership
• Encourager les travailleur·ses sociaux·ales à assumer des rôles de leadership dans les gouvernements et la société civile
• Améliorer l’engagement avec les leaders traditionnels et religieux afin de transformer les normes sociales qui perpétuent la violence
7. Protéger les professionnel·les de terrain
• Priorité à la sécurité, au bien-être et à la santé mentale des travailleur·ses sociaux·ales, en particulier dans les contextes de conflit et d’urgence
8. Prévenir la violence facilitée par la technologie
La conférence s’est alignée sur le thème 2025 des 16 Jours d’activisme :
« UNiTE pour mettre fin à la violence numérique contre toutes les femmes et les filles. »
La rencontre de Dakar a réaffirmé le leadership de l’Afrique dans le travail social mondial et posé les bases d’une contribution continentale unifiée à la Conférence mondiale de la FITS 2026 au Kenya.
En conclusion, le·la Président·e Oluwatoni Adeleke a déclaré :
« Notre travail ne s’arrête pas ici. Ce communiqué est un appel à l’action et l’Afrique est prête. »