L’Association africaine des travailleuses et travailleurs sociaux du Mozambique (AASMO) a tenu sa deuxième conférence nationale les 3 et 4 juillet 2025 à l’hôtel Montebelo Indy Maputo Congress, réunissant des expertes et experts nationaux et internationaux, des étudiantes et étudiants, des universitaires et des décideuses et décideurs politiques autour du thème « Renforcer la profession, construire l’avenir : promouvoir la formation et l’intervention en travail social ».
Cette conférence a marqué un moment important pour le secteur du travail social au Mozambique, en favorisant un dialogue essentiel sur le développement de la profession, les défis auxquels sont confronté·e·s les praticiennes et praticiens, et les stratégies futures en matière de plaidoyer et de réforme institutionnelle. L’événement a été soutenu par l’UNICEF et le MTGAS (ministère du Travail, du Genre et de l’Action sociale) et a bénéficié de la contribution d’intervenantes et intervenants internationaux représentant le Ghana, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau et le Portugal.
Oluwatoni Adeleke, présidente de la FITS Afrique, a participé activement à la conférence et s’est adressée aux délégué·e·s en appelant à une collaboration intergénérationnelle plus forte, à la mise en place de structures de mentorat et à des efforts de renforcement des capacités :
« Il est essentiel d’investir dans la prochaine génération de travailleuses et travailleurs sociaux pour pérenniser et professionnaliser le secteur. Nous devons créer des opportunités pour le développement du leadership, le mentorat et la participation active aux structures régionales et internationales », a déclaré Mme Adeleke.
« En équipant les jeunes professionnelles et professionnels dès le début de leur carrière, nous garantissons la continuité, la pertinence et la résilience du travail social pour relever les défis sociaux complexes auxquels nos communautés sont confrontées aujourd’hui et à l’avenir. »
Présidente de la FITS Afrique, Oluwatoni Adeleke
L’Alliance mondiale des travailleuses et travailleurs sociaux (GSSWA) était également représentée par son directeur, Hugh Salmon, qui a présenté l’importance des réseaux de travailleuses et travailleurs sociaux, du plaidoyer et de la solidarité internationale :
« Les travailleuses et travailleurs sociaux sont essentiels au bien-être des communautés et des sociétés, mais leur impact dépend d’investissements suffisants et durables de la part des gouvernements et d’autres bailleurs de fonds. Les ratios et les outils de calcul des coûts de la GSSWA peuvent être adaptés et utilisés pour justifier les investissements nécessaires », a déclaré M. Salmon.
« Nous saluons donc les efforts déployés par le gouvernement mozambicain pour estimer et chiffrer les investissements nécessaires en matière de main-d’œuvre, avec le soutien de l’UNICEF et de Cornerstone Economic Research. Ces efforts, combinés à la défense des intérêts et au soutien des réseaux AASMO et FITS aux niveaux national et régional, contribueront à mettre en place une profession de travailleuse et travailleur social solide et une main-d’œuvre plus importante dans le secteur des services sociaux, dont le Mozambique a urgemment besoin. »
L’annonce de l’adhésion prochaine du Mozambique à la Fédération internationale des travailleuses et travailleurs sociaux (FITS) a constitué un événement majeur de la conférence. Une fois approuvée, cette adhésion marquera une avancée historique dans l’intégration des travailleuses et travailleurs sociaux mozambicains à la communauté mondiale et dans le soutien au développement de services sociaux éthiques, bien réglementés et dotés de ressources suffisantes dans le pays.
Pascal Rudin, secrétaire général par intérim de la FITS, a déclaré :
« Nous sommes ravis de voir le Mozambique progresser vers son adhésion à la FITS. L’engagement de l’AASMO, du gouvernement et des partenaires internationaux en faveur du renforcement de la profession reflète l’attachement du pays à la justice sociale et aux droits humains. L’adhésion du Mozambique à la fédération mondiale contribuera non seulement à développer une pratique du travail social éthique et bien soutenue à l’échelle nationale, mais aussi à enrichir le dialogue régional et international sur le développement social. Nous sommes impatients d’accueillir le Mozambique au sein de la communauté de la FITS. »
Parmi les questions abordées figuraient l’absence d’un programme national unifié pour les travailleuses et travailleurs sociaux, le besoin urgent de reconnaître et de réglementer la profession, et la pénurie critique de professionnelles et professionnels, actuellement estimée à un pour 75 000 habitant·e·s. L’UNICEF a réaffirmé son engagement à soutenir le gouvernement et l’AASMO pour relever ces défis par le dialogue politique, le renforcement des capacités et l’investissement dans le développement de la main-d’œuvre.
La conférence 2025 de l’AASMO s’est conclue sur une note d’optimisme et avec une orientation stratégique renouvelée, alors que le Mozambique prend des mesures importantes pour mettre en place un secteur du travail social professionnalisé, reconnu et connecté à l’échelle mondiale.