- La réforme du Diplôme d’Etat d’Assistant de Service Social (DEASS) [6] mise en œuvre par le décret du 22 août 2018 [7]
- La suppression annoncée des directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), prévue par la circulaire du 12 juin 2019 [8], qui transfère à l’éducation nationale et à l’enseignement supérieur la certification des diplômes post-baccalauréat du secteur social.
Ce contexte apporte des modifications, dont une nouvelle façon de certifier le diplôme, chaque centre de formation faisant valider des protocoles précisant le contenu des certifications déléguées par l’organisme de tutelle.
L’impact est donc direct sur le passage du diplôme en juin 2020. En effet, selon les textes aujourd’hui en vigueur, les étudiant·e·s qui ne valideraient pas l’intégralité de leurs diplômes, ne pourraient pas repasser les domaines de compétences non obtenus. En effet, une formation engagée sur un niveau 5 ne peut pas être validée sur un niveau 6 [9].
Les étudiant·e·s seraient donc contraint·e·s de reprendre leur formation sous les modalités des textes du 22 août 2018 et donc en première année. Il en serait de même pour les étudiant·e·s ayant interrompu ponctuellement leur formation et qui souhaiteraient la reprendre. Des modalités de substitution devraient donc pouvoir être mises en place tant l’absence actuelle de réglementation spécifique est source d’inquiétude pour les étudiant·e·s.
Suite à une information de la DGCS du 11 décembre 2019, il semble que les revendications tant de rattrapages que de modalités transitoires trouvent enfin des réponses. Cependant, ces éléments ne viennent que partiellement répondre aux préoccupations plus globales des étudiant·e·s (terrains de stage et précarité) et ne préjugent pas du texte qui reste en attente de parution.
Car si la réforme des formations est une chose sans doute nécessaire, faire ainsi supporter aux étudiant·e·s l’absence de modalités transitoires est particulièrement injuste. Au surplus, le contexte particulièrement difficile qui est aujourd’hui le leur est marqué par leur précarisation croissante et préoccupante, tant de leurs conditions de vie que de leurs parcours de formation. Ces étudiant·e·s en travail social, qui ont fait le choix de s’investir dans un secteur du soin relationnel dont l’intérêt général ne fait aucun doute, contestent donc avec ferveur et raison le sort qui semble leur être réservé.
Une fois encore, l’ANAS ne peut que constater le déni de reconnaissance des métiers du travail social, pourtant notoire et parfaitement documenté [10] ; absence qui conforte la manifeste perte d’attractivité d’un secteur, dont le mandat social régulièrement rappelé [11], est de soutenir et valoriser les plus fragiles.
Le Conseil d’Administration et la Commission Formation de l’ANAS LINK