La Fédération Internationale du Travail Social (IFSW) publie un communiqué en soutien à l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour mettre fin aux mutilations génitales féminines (MGF). À la suite de la Journée internationale des Nations Unies de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines, tenue le 6 Février 2016, l’IFSW continue de soutenir cette initiative. “On estime que, globalement, au moins 200 millions de jeunes filles et de femmes vivant aujourd’hui ont subi une forme de MGF et que si les tendances actuelles se poursuivent, 15 millions de personnes supplémentaires entre 15 et 19 ans seront y soumis en 2030”
Ces mutilations génitales féminines (MGF) comprennent toutes les procédures qui impliquent la modification ou blessent les organes génitaux féminins à des fins non médicales. Elles sont reconnues internationalement comme une violation des droits fondamentaux des filles et des femmes. Cette dimension a désormais été intégrée dans les objectifs de développement durable de l’ONU avec un objectif d’éliminer cette pratique d’ici 2030.
Comme indiqué par l’ONU, les mutilations génitales féminines reflètent l’inégalité profonde entre les sexes, et constituent une forme extrême de discrimination contre les femmes et les filles. La pratique est aussi contraire à leurs droits à la santé, à la sécurité et à leur intégrité physique. Elles n’ont pas le droit d’être soumises à la torture et des traitements inhumains ou dégradants, cela concerne leur droit à la vie lorsque les résultats de ces pratiques provoquent la mort. En effet ces mutilations peuvent également provoquer des saignements et de graves problèmes de santé, y compris la création de kystes, le développement d’infections, la stérilité ainsi que des complications lors de l’accouchement.
Des efforts systématiques et coordonnés sont nécessaires pour promouvoir l’abandon des MGF. Il est crucial que toutes les communautés s’engagent et se concentrent sur les droits humains et l’égalité des sexes. Ces efforts doivent porter sur le dialogue social et l’autonomisation des communautés à agir collectivement pour mettre fin à ces pratiques. Dans le même temps il est nécessaire de répondre aux besoins de santé sexuelle et gynécologiques des femmes et des filles qui souffrent de ses conséquences.
On estime que, globalement, au moins 200 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont subi une forme de MGF et que si les tendances actuelles se poursuivent, 15 millions de personnes supplémentaires entre 15 et 19 ans y seront soumis en 2030. Les pays ayant la plus forte prévalence chez les les filles et les femmes âgées de 15 à 49 ans, avec plus de 90% touchés, sont la Somalie, en Guinée et Djibouti, bien qu’il existe un large éventail de pays impliqués dans cette pratique, dont certaines existent aussi dans le monde dit “développé”.
Les filles âgées de 14 ans et moins représentent 44 millions de celles qui ont été excisées, avec la plus forte prévalence parmi cet âge en Gambie (56% d’entre elles), de la Mauritanie (54%) et l’Indonésie, où près de la moitié des filles âgées de 11 ans et moins ont subi cette pratique .
Les travailleurs sociaux ont pour position de mettre fin à cette pratique qui viole les droits fondamentaux des femmes et des filles de la façon la plus fondamentale. Bien que le fait de soutenir les pratiques culturelles et de promouvoir la diversité fassent partie intégrante des valeurs du travail social, cette pratique particulière de mutilation doit se terminer. La Fédération Internationale du Travail Social (IFSW) soutient les travailleurs sociaux qui interviennent auprès des femmes et des filles qui ont subi des excisions et se félicite de la détermination croissante à travers le monde pour éliminer les MGF et soutenir les victimes de cette forme de violence fondée sur la distinction entre les sexes.
Nigel Hall
Commissaire IFSW sur les droits de l’homme
Vous trouverez ici des Précisions et définitions sur les MGF
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